Gastón Acurio, Andorra Taste Award

C'est pour cette raison, et bien d'autres encore, qu’il a reçu le prix Andorra Taste Award.

Aux côtés du Ministre du tourisme et des télécommunications du Gouvernement d’Andorre Jordi Torres et de la Consul menor du Comú de la localité d’Escaldes-Engordany Rosa Gili, le directeur général de Vocento Gastronomía Benjamín Lana a remis la deuxième édition du prix du deuxième Congrès international de gastronomie de haute montagne, qui l'année dernière avait été décerné au célèbre chef français Michel Bras. « J'ai découvert qui était Gastón Acurio il y a plus de dix ans lors d’un voyage à Lima, en observant le regard de producteurs locaux de pommes de terre descendus des Andes, ou des pêcheurs du marché de Villa María qui offraient leurs meilleurs produits avec fierté à quelqu’un qui était en train de changer leur vie » s'est souvenu Benjamín Lana, pour souligner la vision transformatrice qui a toujours été caractéristique du chef récompensé.

Gastón Acurio a effectivement mis le Pérou sur la scène gastronomique mondiale, porté par le grand amour qu’il sent depuis tout petit pour la cuisine. « J'ai toujours senti le monde de la cuisine comme un monde fascinant ; cuisiner, c'est partager, distribuer de la joie. Un restaurant n'est pas qu’une entreprise, c'est un lieu dans lequel nous pouvons rendre les gens heureux, offrir des expériences dont ils pourront se souvenir », ajoute-t-il. 

Mais c'est par ailleurs un amoureux de son pays et des produits qu’il offre, de sa cuisine populaire et des petits restaurateurs qu’il encourage à ne pas perdre leur identité et invite à renforcer leur sentiment de communauté. « Au Pérou nous avons toujours été fiers de notre cuisine, mais on nous a fait croire que la cuisine importée d’Europe ou des USA était meilleure, et on nous a même obligés à exporter notre matière première pour qu’ils la transforment », souligne-t-il. C'est à ce moment-là qu’avec d’autres collègues pionniers de la revendication il a encouragé toutes les initiatives à portée de main pour « construire un sentiment collectif basé sur l’idée que notre cuisine est le patrimoine de tous et qu'elle peut faire chavirer le monde, devenir un produit universel créateur d’opportunités et de richesse », explique-t-il.  

Gastón reconnaît enfin qu’il est totalement amoureux de son métier, et qu’il reste « perplexe lorsqu’il voit que dans cette nouvelle société de l'information les gens aiment bien mieux manger mais ne veulent pas cuisiner. Je comprends qu’il puisse d’une réaction postpandémique, mais nous devons nous adapter à la nouvelle réalité et trouver la manière de convaincre les jeunes que cuisiner ne signifie pas perdre son temps, au contraire ; ils pourront alors découvrir une activité très agréable, une expérience vitale qui provoque des sensations, des émotions et des souvenirs », a-t-il conclu.